ALERTE! SYSTEME EDUCATIF TCHADIEN EN DANGER

Publié le par Dandjai_le_Tchadien

Depuis toujours on nous a fait comprendre que notre système éducatif de manière général au Tchad n´est pas compétitif; mais ce système nous a toujours permis, nous, enfants défavorisés de ce pays de nous en sortir dans le passé, il est vrai avec pas mal e courage. À chaque interpellation de nos dirigeants, on nous répondait que notre pays n´avait pas assez de ressources pour pouvoir supporter tout le coup pour un enseignement de qualité. Ces officiels connaissaient tellement la défaillance de  ce système éducatif  qu´ils envoyaient, d´ailleurs ils en envois toujours, leurs enfants étudiés dans des "grandes"  écoles en dehors du Tchad, soit par le truchement des bourses d´Etat soit  par le maigre ressources alloué à notre éducation qu´ils avaient prie le soin de détourner. Il est presque impossible aujourd'hui´hui de rencontrer l´enfant d´un officiel dans une école du pays, à moins que cet enfant soit tellement nul et qu´aucune école étrangère n´ai acceptée de l´accueillir. Mais ils oublient qu´en agissant ainsi qu´ils nous fournissent toutes les preuves qu´ils n´ont pas confiance à notre éducation.

 

  Les questions que je me pose sont les suivantes: comment peut – on remettre l´éducation des enfants tchadiens à des gens qui n´ont aucune foi en cet enseignement ? Comment pourrait on juger et mesurer la conséquence de cette défaillance quant on a nous même aucun fils dans ce système éducatif ?

 

Il est clair que depuis l´avènement de l´ère pétrolière l´Etat a pas mal investi dans l´éducation. Investir dans les infrastructures étant une chose mais il faut aussi assainir le système corrompu de recrutement des instituteurs au Tchad. Ils n´ont pas pitié ces mafiosos. On peut attaquer tous les systèmes par la corruption mais de grâce, les domaines tels l´éducation, la santé, sont sacrées.

 

Pire, la géopolitique est passée par là. C´est à la mode aujourd´hui dans ce pays que dès qu´on veut inaugurer un Lycée flambant neuf, on fera tout pour que le Proviseur, le Censeur, bref tout le corps dirigeant soit originaire de la région, même si ces fils du coin ne sont pas en mesure de gérer ce Lycée, on s´en fou, l´essentiel c´est de ne pas avoir un "étranger" à la tête de notre lycée. Le constat est que ces fils de la région se croitent tout permis, n´hésitant pas à détourner la moindre pièce d´argent qui atterrisse dans leurs caisse. En général ils se disent qu´ils n´ont aucun compte à rendre puisqu´ils sont de la région et que le lycée leur appartient. 

 

Il nous faut réfléchir de manière globale sur notre système éducatif. L´avenir de notre pays en dépend. A quoi ça sert d´avoir votre seul fils comme  Médecin de son village quand celui-ci serait obligé d´expliquer ses ordonnances par son dialecte, malheur à lui s´il a oublié ce dialecte lors de ses études en dehors du Tchad, il perdra 30mn pour se faire comprendre par un patient.

 

Ceux quoi croient que ce système ne les atteindra pas n´ont qu`à se détromper. Leurs seuls enfants ne seront qu´une goute dans l´eau de mer. Ils seront noyés par les autres analphabètes. Et ces analphabètes feront leurs lois par ce que plus nombreux car  la démocratie nous a tantôt enseigner que ce ne sont pas les idées qui comptent mais le plus grand nombre.

 

On peut avoir la meilleur politique de développement économique du monde qui permettent de révolutionner en un temps records n´importe quel pays mais cette politique échouera dans n´importe quel pays peuplé à 80% analphabètes. Pour mener à bien cette politique économique il faudra que les citoyens de ce pays comprennent ce qu´ils cherchent. Et pour leur vendre cette politique il faudrait aussi que ces citoyens  soient  capables de faire une projection de plus de trois, cinq ans, bref, que ces citoyens aient le minimum d´éducation pour pouvoir comprendre les discours et conférences, et pourquoi pas participer aux débats.

 

Le constat aujourd´hui est que la profession de l´enseignant reste le dernier recours pour un jeune Tchadien.

 

Il nous faut une refonte générale de notre système éducatif. D´abord, commençons par investir dans les deux, trois ans à venir dans la formation en qualité et en quantité des professionnelles de l´éducation. Mais conscient que l´argent reste le nerf de s problèmes du monde, et afin de ne pas accueillir seulement ceux qui n´ont pas trouver où se caser ,l´Etat devra revaloriser le salaire des enseignants. Cela permettre au département de l´éducation d´être compétitif et d´attirer donc les jeunes suffisamment intelligent pour lui redorer le blason. Aujourd´hui c´est connu de tous qu´après son baccalauréat, le jeune tchadien commencera d´abord par passer cinq, six concours dans d´autres branches et ce n´est qu´après avoir perdu espoir de franchir le portail d´une autre profession qu´il se retournera vers le métier de l´enseignement.  

 

Je ne prône pas l´augmentation systématique des salaires pour faire plaisir aux syndicalistes. Loin de là. Il s´agit de revoir de manière exceptionnelle le mode de rémunération des professionnelles pour leur permettre de vivre dignement et de mieux réfléchir afin de donner un enseignement de qualité, l´avenir de notre patrie en dépend. Comment peut t´on fournir un effort si on sait qu`à la fin du mois notre salaire ne serrait pas à mesure de couvrir les besoins élémentaires de la famille ?

  

   Construire une école sans enseignants qualifiés ou démotivés reviendrait à jeter l´argent par la fenêtre, cet argent qui nous avait tant fait défaut dans la passé. Mais aussi débarrassons nous des maux qui gangrènent le système de nominations à des postes de responsabilité dans nos écoles, un système qui semble être tellement politisé et corrompu, qui laisse de coter les quelques enseignants qui ont encore l´amour de ce métier.

 

   Quand vous lirez ces pages, rappeler vous que moi aussi je  suis le fruit de ce système qui a faillit m´abandonner dans la rue mais auquel je me suis accrocher pour pouvoir aujourd´hui communiquer avec vous par ce que je n´avais pas d´autre choix que de l´accepter. Et c´est bien pour cela que je me dis tout intellectuel tchadien doit contribuer au débat pour permettre aux jeunes qui suivront d´avoir accès à une education de qualité . Le jour où on aura moins de 20% d´analphabètes au Tchad, on aura enfin l´occasion de nous assoir pour discuter des autres problèmes du pays au lieu de passer notre temps à nous faire la guerre.


Abraham DANDJAI.

Publié dans A mon avis

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article